La Rhenarde


Projet Fantôme
Pour réaliser ce projet j'ai essayé d'être au plus proche de ce à quoi peuvent ressembler les fantômes que je dessine d'ordinaire. Les dissimuler entre les végétaux était pour moi une manière de rappeler la beauté simple et efficace de la nature, en rappelant tout de même à notre condition mortelle avec un petit crâne d'oiseau. Avec cette Vanité sous cloche, j'interroge également la question de la solitude, et d'une certaine manière : "les choses sont elles aussi belles quand on n'a pas forcément le moyen de les partager ?"
Pour Alexander Supertramp (Into the Wild, 2007) "Le bonheur n'est que partagé".
La solitude et les sentiments que l'on éprouve en ayant une situation émotionnelle instable est un sujet qui m'intéresse et qui occupe une partie de mes interrogations et des thèmes majeurs de mes dessins, et spécialement dans le cadre de l'hypersensibilité. Quand chaque chose est prise à bras le corps, que tout est décuplé et accentué, le quotidien nous apparaît différemment. On doit apprendre à moins prendre les choses pour soi, et à restituer les choses à leur moment présent. La bulle en verre matérialise cette cristallisation du temps, cet arrêt temporel dans lequel on se trouve lors de cette réstitution à leur instant.
L'analyse des sentiments est une chose peu aisée, tant les choses se mélangent et viennent se confondre les unes avec les autres. L'immersion dans cette végétation qui prolifère semble être une bonne manière de matérialiser cet ensemble de sentiment qui nous submerge. On ne sait plus où donner de la tête, ni comment procéder pour traiter au mieux les choses qui nous sont données à voir et à comprendre.
La présence de petits escargots et autres petites guêpes témoignent de la vie qui continue malgré cette réflexion permanente qui semble ralentir le quotidien, en le rendant plus rude.
Je donne plusieurs sens à ce travail. Pour l'exposition Hécatombe à [...], je lui donne un sens plus social, en rapport avec ce qu'il se passe en Mars - Avril (Mai ?) 2020, à savoir l'épidémie mondiale de Corona virus. Le confinement et le fait que les sentiments y soient mis à rude épreuve (de part l'isolation sociale, le fait de devoir pour certains gérer des angoisses et un stress aigüe par leurs propres moyens) sont ce qui a pu m'intéresser ici, en plus du fait que la nature, grâce au Stand by de l'Homme, reprend ses droits et prolifère davantage.

